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Qu’est-ce que c’est exactement ? Oui (à M. Z…). Vous avez l’Évangile entre les mains. Veuillez me dire de quoi il est encore question dans ce chapitre, après la parabole ?

M. Z… (feuilletant le petit livre). – Il y est dit qu’on doit rendre à César ce qui lui est dû ; ensuite, sur la résurrection des morts, que les morts ressusciteront, parce que Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants ; et ensuite il y est prouvé que le Christ n’est pas le Fils de David, mais le Fils de Dieu ; et les deux derniers versets sont contre l’hypocrisie et la vanité des Scribes.

LA DAME. – Vous voyez, Prince : ceci, de même, est la doctrine évangélique : nous devons reconnaître le rôle de l’État dans les affaires du monde, croire à la résurrection des morts et professer que le Christ n’est pas simplement un homme mais le Fils de Dieu.

LE PRINCE. – Mais peut-on conclure d’après ce qui se trouve dans un seul chapitre et composé on ne sait par qui et on ne sait quand ?

LA DAME. – Non, pas cela ! Sans avoir besoin de faire une enquête, je sais que, non pas dans un seul chapitre, mais dans l’ensemble des quatre Évangiles, beaucoup de passages concernent la résurrection et concernent la divinité du Christ – surtout l’Évangile de saint Jean ; on le lit aux funérailles.

M. Z… – À propos de l’ignorance où l’on serait sur l’auteur et l’époque de la composition, la libre critique allemande a déjà reconnu que les quatre Évangiles sont tous d’origine apostolique, du premier siècle.