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un prophète ; et ils répondirent qu’ils ne savaient pas d’où. Et Jésus leur dit : Ainsi, Moi, Je ne vous dits point par quelle autorité je fais ces choses… »

La DAME. – Pourquoi lisez-vous cela ? Que le Christ se soit abstenu de répondre quand on le pressait, cela est très compréhensible. Mais quel rapport y a-t-il là avec la parabole des vignerons ?

M. Z… – Attendez ; c’est tout un. Et vous avez tort de dire que le Christ n’a pas répondu. Il a répondu d’une manière parfaitement et doublement précise. Au sujet de ses pleins pouvoirs, Il a désigné un témoin que les hommes qui l’interrogeaient n’osèrent pas récuser. Ensuite, Il a prouvé qu’eux-mêmes n’avaient sur Lui aucun pouvoir véritable ni aucun droit véritable, puisqu’ils agissaient seulement par crainte du peuple, la préoccupation de mettre leur vie à l’abri du péril leur faisant adopter les opinions de la foule. La véritable autorité n’est pas celle qui marche à la suite des autres, mais celle qui se fait suivre par les autres. Craintifs devant le peuple et se réglant sur lui, ces gens montraient que l’autorité réelle les avait abandonnés pour passer entre les mains du peuple. C’est à lui maintenant que s’adresse le Christ, en lui dénonçant l’opposition qu’Il rencontre en eux. Cette accusation de résistance au Messie, accusation dirigée contre les indignes chefs nationaux des Juifs, – voilà tout le contenu de la parabole évangélique sur les vignerons, comme vous-mêmes allez le voir tout de suite. (Lisant.) « Il commença donc d’exposer au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, la livra aux vignerons et s’éloigna