Page:Soloviev - Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, trad Tavernier, 1916.djvu/253

Cette page n’a pas encore été corrigée

des vignerons est rapportée par trois évangélistes : Mathieu, Marc et Luc ; mais il n’y a pas de différence importante entre les trois versions. Il suffira donc de la lire entière dans un seul Évangile, celui qui est le plus détaillé – chez Luc. Elle se trouve au vingtième chapitre, où est exposé le dernier et conclusif sermon adressé au peuple par le Christ. L’œuvre approchait du dénouement ; et alors (fin du dix-neuvième et commencement du vingtième chapitre) est raconté de quelle façon les adversaires du Christ – le parti des pontifes et des scribes – accomplirent contre Lui une attaque résolue et directe, en réclamant publiquement qu’il présentât les pleins pouvoirs justifiant ses actes et qu’il déclarât au nom de quel droit, en vertu de quelle autorité Il agissait. Mais, si vous le voulez bien, je ferais mieux de lire. (Lisant.) « Chaque jour, Il enseignait dans le Temple. Les pontifes et les scribes, ainsi que les chefs du peuple, s’appliquaient à Le perdre ; mais ils ne savaient comment y parvenir ; car le peuple ne se lassait point de L’écouter. Un de ces jours-là, comme Il instruisait la foule dans le Temple et prêchait la bonne nouvelle, les pontifes, les scribes et les chefs du peuple s’approchèrent et Lui dirent : « Dis-nous par quel pouvoir Tu fais ces choses, ou qui T’a donné ce pouvoir ? » Et Il leur fit cette réponse : « Moi, je ne vous demande qu’une chose : Le baptême de Jean était-il des cieux ou des hommes ? » Ils délibérèrent entre eux, disant : – Si nous répondons des cieux, Il demandera : Pourquoi n’avez-vous pas foi en lui ? – et si nous répondons : des hommes, tout le peuple nous lapidera, car il croit que Jean était