je dessinais une forteresse ennemie entourée de mes bataillons, eux aussi dessinés, et si je m’imaginais ensuite avoir pris cette forteresse. C’est justement l’histoire que raconte la célèbre chanson militaire. Vous savez :
Quand un mauvais génie
Entraîna le quart de notre effectif
À occuper la montagne.
. . . . . . . . . . . . . . .
Les princes et les comtes arrivèrent ;
Les topographes dessinèrent leurs plans
Sur de grandes feuilles.
L’affaire allait coulamment sur le papier,
Mais ou oublia les ravins
À traverser.
Le résultat est bien connu :
Sur les hauteurs de Thediouchine
Parvinrent, au total, deux de nos compagnies,
Les régiments avaient disparu[1].
LE PRINCE. – Je ne comprends rien. C’est donc là tout ce que vous pouvez opposer à mon argumentation ?
LE GÉNÉRAL. –– Ce que j’ai le moins compris dans vos paroles, c’est ce qui concerne les champignons. Ceux-ci, d’après vous, vivent pour leur propre plaisir. Moi, j’avais toujours supposé qu’ils vivent pour le plaisir des gens qui aiment les champignons dans la smétana[2] ou le pâté aux champignons. Eh bien !