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son inévitable et prochaine réalisation, remportera, en fait de culture essentielle, des succès bien plus nombreux qu’on ne peut supposer aujourd’hui. Songez un peu à la somme de mal qui sera nécessairement atrophiée ; et à la somme de bien qui, selon la nature même des choses, surgira et se développera. Combien de forces seront mises en liberté au profit des travaux producteurs ; comment fleuriront les sciences et les arts, l’industrie et le commerce…

M. Z… – Bien. Et la suppression des maladies et de la mort, comptez-vous aussi cela parmi les imminentes victoires assurées à la culture ?

L’HOMME POLITIQUE. Sans doute… jusqu’à un certain degré. Déjà, on a fait beaucoup dans le domaine des méthodes sanitaires, de l’hygiène, de l’antisepsie… de l’organothérapie…

M. Z… – Mais ces incontestables succès positifs, est-ce qu’ils, ne sont pas mis en balance par le progrès si certain des phénomènes névropathiques et psychopathiques, symptômes de dégénérescence, symptômes qui accompagnent le développement de la culture ?

L’HOMME POLITIQUE. – Soit ; mais avec quelle balance peser cela ?

M. Z… – En tout cas, il est incontestable que le plus grandit et que le moins grandit. Comme résultat, on obtient quelque chose qui approche de zéro. Voilà pour le compte des maladies. Et en ce qui concerne la mort, il semble que, excepté le zéro, le progrès de la civilisation n’a rien produit.

L’HOMME POLITIQUE. – Mais est-ce que le progrès