existait. Mais, tout de même, je vous dirai l’histoire du chambellan Delarue, puisque vous ne la connaissez pas et puisque je la sais par cœur :
L’infâme scélérat enfonça son poignard
Dans la poitrine de Delarue.
Celui-ci, retirant son chapeau, dit d’un ton courtois :
« Je vous rends grâces. »
Alors, dans le côté gauche pénétra l’horrible poignard
Du meurtrier.
Et Delarue dit : « Comme votre poignard
»Est beau ! »
Alors, l’assassin, se tournant vers le côté droit,
Y fit une blessure.
Delarue se contenta de le menacer à peine,
D’un sourire malin.
Ensuite, l’assassin le perça de coups
Par tout le corps.
Delarue : « Je vous prie de venir prendre une tasse de thé
» À trois heures. »
Le meurtrier, la face contre terre, pleurant en abondance,
Tremblait comme une feuille.
Delarue « Ah ! Relevez-vous, pour l’amour de Dieu !
» Ici, le parquet est sale. »
Mais, sans force, l’âme angoissée,
Le meurtrier pleurait.
Tendant les mains, Delarue dit :
» Je ne prévoyais pas !
» Est-ce possible ? Comment ? Pleurer de la sorte,
» Pour une bagatelle !
» Par mes démarches, je vous procurerai, cher Monsieur,
» Une bonne rente.
» On vous donnera l’écharpe de l’ordre de Stanislas,
» Pour servir d’exemple.
» J’ai le droit de donner des conseils aux autorités :
» Je suis chambellan.