LA DAME. – Expliquez-nous donc, aussi simplement que possible, en quoi consiste l’affaire.
M. Z… – Eh bien ! soit ; mais la simplicité, je n’en réponds pas. On n’arrive pas d’un coup à la simplicité véritable ; et la simplicité prétendue, artificielle, fausse, c’est ce qu’il y a de pire. Un de mes amis défunts aimait à répéter cette vieille maxime : mainte simplicité trompe aisément.
LA DAME. – Mais cela n’est pas très simple.
LE GÉNÉRAL. – C’est, vraisemblablement, ce que signifie le proverbe populaire : il y a une simplicité pire que le vol.
M. Z… – C’est la même chose.
LA DAME. – Maintenant, je comprends.
M. Z… – Seulement, il est regrettable qu’on ne puisse pas expliquer entièrement l’Antéchrist rien qu’avec des proverbes.
La Dans. – Eh bien, expliquez selon ce que vous savez.
M. Z… – Avant tout, dites-moi si vous reconnaissez l’existence et la puissance du mal dans le monde ?
LA DAME. – Force m’est bien de le reconnaître, même si je ne le voulais pas. Comme preuve, la mort à elle seule suffirait : voilà un mal que personne n’évite. Je crois que « la mort est le dernier ennemi à détruire ». Tant que cet ennemi n’est pas détruit, nul doute que le mal ne soit puissant, et même plus puissant que le bien.
M. Z… (au Général). – Et vous, quelle est votre opinion ?
LE GÉNÉRAL. – J’ai regardé en face les balles et les