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symptôme de la fin. Mais pourquoi le progrès de la culture ou de la civilisation devrait-il absolument être un symptôme de la fin ?

M. Z… – En effet, ce n’est pas évident comme dans le cas de paralysie, mais c’est ainsi tout de même.

L’HOMME POLITIQUE. – Vous êtes convaincu, je le vois bien. Cependant, je ne distingue pas quelle est, à proprement parler, la chose dont vous êtes convaincu. D’abord, comme votre compliment m’y encourage, je répète ma simple question, qui vous a paru sensée. Vous dites : « Symptôme de la fin. » Là-dessus, je demande : la fin de quoi ?

M. Z… – La fin de ce qui a fait le sujet de notre conversation. Nous nous sommes entretenus de l’histoire de l’humanité ; de ce progrès historique qui, incontestablement, a pris une allure accélérée et qui, j’en suis persuadé, approche de sa conclusion.

LA DAME. – C’est la fin du monde, n’est-ce pas ? [1] C’est très curieux.

LE GÉNÉRAL. – Enfin, nous atteignons le point le plus intéressant.

LE PRINCE. – Probablement, vous avez l’intention de ne point passer l’Antéchrist sous silence ?

M. Z… – Assurément. L’Antéchrist a droit à la première place.

LE PRINCE (à la Dame). – Veuillez m’excuser. J’ai à faire une terrible besogne absolument pressée ; de sorte que, malgré tout mon désir d’écouter des propos

  1. En français. (N. d. t.)