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Eh bien ! (à M. Z…) avez-vous quelque chose à dire ?

M. Z… – Non. Simplement une remarque au sujet de ce que vous avez bien voulu noter tout à l’heure : que la politique pacifique est un symptôme de progrès. Cela m’a rappelé que dans Fumée, de Tourgueniev, un personnage dit, très exactement : « Le progrès est un symptôme. » Ne s’ensuivrait-il pas que la politique pacifique est le symptôme d’un symptôme ?

L’HOMME POLITIQUE. – Oui. Mais qu’est-ce que cela fait ? Assurément, tout est relatif. Que voulez-vous dire au juste ?

M. Z… – Ceci, simplement : Si la politique pacifique est seulement l’ombre d’une ombre, y a-t-il lieu d’en parler avec une telle abondance ? Ne serait-il pas préférable de dire franchement à l’humanité ce que le Père Varsonophii disait à la dame pieuse : « Tu es vieille, tu es faible ; et jamais tu ne vaudras mieux. »

LA DAME. – Il est tard maintenant pour engager la discussion là-dessus. (À l’homme politique.) Voyez combien votre politique-politesse[1] s’est moquée de vous.

L’HOMME POLITIQUE. – Comment donc ?

LA DAME. – Puisque vous n’irez pas demain à Monte-Carle, ou à Nice, comme vous dites par euphémisme[2].

L’HOMME POLITIQUE. – Et pourquoi ?

LA DAME. – Parce que ces messieurs veulent vous

  1. En français. (N. d. t.)
  2. En français. (N. d. t.)