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de tout égoïsme et de tout confort, résolu à ne pas se marier et à vivre chaste.

C’était surtout comme professeur qu’il comptait d’abord mettre au service de l’apostolat religieux toutes les ressources des sciences. Professeur, il le fut très jeune (à Moscou et à Petrograd) et avec un succès incomparable ; mais pendant fort peu de temps.

L’impression extraordinaire produite dès les débuts a été conservée dans les souvenirs de nombreux témoins, notamment le magistrat académicien Koni, dont le récit est résumé par M. l’abbé d’Herbigny : « Quand les leçons sur le théandrisme furent annoncées dans l’Université de Saint-Pétersbourg, il y eut une immense agitation parmi les étudiants de toutes les Facultés. Quel était cet insolent qui osait introduire un sujet religieux dans le sanctuaire de la science, la nuit dans la demeure du soleil ? Un vrai complot fut organisé. Le tumulte devait être tel que le cours serait définitivement coulé dès la première leçon. Tous les étudiants étaient convoqués. Le grand jour arriva : la Faculté des Sciences, celle des Lettres et celle de Droit se trouvèrent au grand complet. Devant cet auditoire immense et bourdonnant, le professeur de