Page:Soloviev - Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, trad Tavernier, 1916.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ches si prolongées et toujours si actives. Je cite volontiers M. l’abbé d’Herbigny pour compléter les détails que je tiens de Soloviev personnellement : « Il fréquentait en même temps la Faculté d’histoire et de philologie, la Faculté des sciences physiques et mathématiques et l’Académie ecclésiastique de théologie. Outre ses professeurs préférés, P. D. Iourkévitch et V. D. Koudriatsev-Platonov, il consultait assidûment tous les grands philosophes de l’antiquité et des temps modernes. Il lisait et annotait dans leur langue originale Platon et Origène, Sénèque et saint Augustin, Bacon et Stuart Mill, Descartes et Bonald, Kant et Schopenhauer, Hegel et Schelling, enfin, parmi les Russes, Tchadaïev et Khomiakov. Surtout, il s’absorbait en de longues réflexions qu’il prolongeait souvent le jour et la nuit ; ainsi élaborait-il sur de riches matériaux une pensée très personnelle. »

Enfin, la conclusion de tant d’études et d’efforts lui apparut dans le christianisme doctrinal et vivant. Incorporé déjà au christianisme par l’onction baptismale, il se donna d’une volonté pleine, forte, éclairée, n’aspirant qu’à être un apôtre, dédaigneux de toute ambition humaine,