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d’étudier, comme d’ailleurs il devait étudier toute sa vie, absolument toute sa vie, avec la plus ardente et la plus puissante passion. Chose compréhensible mais tout de même inattendue, ce fut Spinoza qui le tira du matérialisme. L’impression produite par l’étude de Spinoza fut décisive. Elle explique le penchant assez sensible que Soloviev garda longtemps pour l’auteur de l’Éthique. – Délivré de l’erreur qui asservit toute chose à la matière, Soloviev ne pouvait rester prisonnier de la doctrine qui confond le monde et Dieu. Un moment, il avait pris goût au bouddhisme, dont il se détacha bientôt, ne trouvant là ni principe de morale, ni principe de vérité. — La parfaite connaissance de sa langue originelle, du latin, du grec, du français, de l’allemand, de l’anglais, de l’italien ; plus tard, de la langue et de la littérature hébraïques ; des philosophies anciennes ou modernes ; son savoir théologique et historique, son inclination pour le symbolisme et pour la mysticité ; ses dons de poète ; tant de ressources le disposaient à s’engager dans les voies les plus différentes.

Déçu, mais non découragé, pas même fatigué, il procéda à un inventaire et à un classement des notions recueillies dans le cours de recher-