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LE PRINCE. – Je vous prie de m’excuser. Il m’a été impossible de me rendre libre plus tôt. J’ai reçu tout un ballot de papiers divers émanant de nos amis et différentes publications. Je vous montrerai cela plus tard.

LA DAME. – Entendu. Moi, ensuite, je vous raconterai, à propos de deux moines, une anecdote édifiante, qui a eu aussi le mérite de nous consoler de votre absence. Mais, maintenant, la parole est à notre Monte-Carliste actif et secret. Exposez-nous donc ce que vous avez à dire sur la guerre, comme suite à notre précédent entretien.

L’HOMME POLITIQUE. – De l’entretien d’hier j’ai retenu deux choses : l’allusion à Vladimir Monomach et le récit de guerre fait par le Général. Nous en ferons le point de départ pour l’examen ultérieur de la question. On ne peut contester que Vladimir Monomach n’ait eu raison d’écraser les Polovtsi, ni le Général de mettre en pièces les bachi-bouzouks.

LA DAME. –Donc, vous donnez votre assentiment ?

L’HOMME POLITIQUE. – Comme j’ai l’honneur de vous l’exposer, en effet, je reconnais que Monomach et le Général ont agi ainsi que, la situation étant donnée, ils devaient agir. Mais, de là, que s’ensuit-il au sujet de la manière dont nous devons considérer cette situation et, en outre, de la légitimité et de la perpétuité de la guerre et du militarisme ?

LE PRINCE. – C’est précisément ce que je dis, moi aussi.

LA DAME (à l’homme politique). – Alors, maintenant, vous voilà d’accord avec le Prince ?