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toire de 1888 réuni à Paris. Mais elles avaient déjà été maintes fois, par la parole et par la plume, développées devant le public russe, depuis une quinzaine d’années.

L’apostolat chrétien que Soloviev exerçait datait de la thèse même soutenue pour le doctorat, en 1874, lorsque le jeune philosophe n’avait que vingt et un ans. Dans cette première thèse, intitulée la Crise de la philosophie occidentale, se trouvait déjà une notable partie de la doctrine à laquelle allait être consacrée une existence de labeur passionné.

La soutenance de thèse eut un retentissement extraordinaire, non pas seulement à cause de l’originalité et de la grande valeur des idées qui étaient ainsi développées devant un public d’élite ; mais surtout à cause de la puissance intellectuelle dont le jeune candidat faisait preuve. Ce fut un événement. L’impression en resta vivante pendant bien des années ; et la trace en subsiste dans l’histoire de l’époque. Devant des centaines d’auditeurs, camarades d’études, professeurs, écrivains, le jeune candidat remporta un triomphe, salué dans les revues scientifiques et dans les journaux. En sortant de la séance, l’historien Bestoujev-Rioumine écrivait : « Si