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est évident, à ce point de vue, qu’aucun peuple ne saurait vivre en soi, par soi et pour soi, mais que la vie de chacun n’est qu’une participation déterminée à la vie générale de l’humanité.

« La fonction organique qu’une nation doit remplir dans cette vie universelle, voilà sa vraie idée nationale, éternellement fixée dans le plan de Dieu.

«… Le peuple russe est un peuple chrétien, et, par conséquent, pour connaître la vraie idée russe, il ne faut pas se demander ce que la Russie fera par soi et pour soi, mais ce qu’elle doit faire au nom du principe chrétien qu’elle reconnaît et pour le bien de la chrétienté universelle à laquelle elle est censée appartenir. Elle doit, pour remplir vraiment sa mission, entrer de cœur et d’âme dans la vie commune du monde chrétien et employer toutes ses forces nationales à réaliser, d’accord avec les autres peuples, cette unité parfaite et universelle du genre humain, dont la base immuable nous est donnée dans l’Église du Christ. »


Ces déclarations et d’autres analogues étaient nouvelles pour la plus grande partie de l’audi-