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Cette narration anticipée a un éclat et une puissance extraordinaires. C’est un morceau plein de richesses empruntées à la science de la nature humaine, à l’histoire des peuples, à la théologie, à l’imagination. Il a été lu, il est lu en Russie avec un attrait qui ne s’épuise pas. Les contradicteurs eux-mêmes se sont plu à reconnaître l’éclat et la force de l’étonnante composition[1].

Soit dans la préface amplifiée après coup, soit dans une notice complémentaire de plusieurs pages, l’auteur a relevé les principales critiques que la narration provoqua tout d’abord. Il rappelle les passages de l’Écriture Sainte où est annoncée la venue de l’Antéchrist. Ensuite, il affirme son droit d’avoir employé certaines données de l’histoire profane pour former le cadre du récit anticipé. Quant aux détails fournis par sa propre imagination, il déclare qu’il ne leur

  1. A la fin de l’année dernière, une traduction anglaise des Trois Entretiens, faite par MM. Stephen Graliam, Edward Cazalet, W. J. Barnes et M. H. H. Haynes, a été, sous le titre War and Christianity, publiée à Londres. (Librairie Constable and C°.)
    Là, M. Stephen Graham rend à Soloviev l’hommage d’une sincère admiration. Mais le brillant écrivain anglais se trompe en plusieurs points, notamment au sujet de l’influence de Dostoïevsky sur Soloviev, quand il dit que Soloviev reconnut Dostoïevsky pour son prophète.