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prit menteur ? Mauvaise, répond-il, antichrétienne, pénétrée d’imposture. Il dit et il écrit textuellement :

« Parmi toutes les étoiles qui brillent sur l’horizon intellectuel de l’homme appliqué à lire nos livres sacrés, aucune, selon moi, n’est plus éclatante et plus impressionnante que celle qui scintille dans la parole évangélique : — Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais la division. — Il est venu apporter sur la terre la vérité ; or, comme le bien, et tout d’abord, la vérité divise. »

Soloviev montre que l'âme des individus et l’âme des peuples sont en proie à cette division. De tout temps, et aujourd’hui plus que jamais, les puissances mauvaises conspirent contre l’œuvre du Christ. Ne voyons-nous pas un ardent esprit d’incrédulité entraîner des foules et des nations ? La folle idée du surhomme prêchée par Nietzsche n’a-t-elle pas donné un élan nouveau aux vieux instincts rebelles qui cherchaient leur voie ?

Partout circulent d’étranges passions, ambitieuses d’arracher au Christ l’humanité qu’il est venu délivrer. Le Christ, c’est l’incarnation du Bien... La rébellion qui se généralise prélude à