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plus anciennes traditions et l’Écriture Sainte elle-même annoncent la venue finale de l’Antéchrist et indiquent certaines des circonstances significatives qui doivent encadrer cet événement, ou plutôt cet avènement.

Dans le préambule encore, comme dans l’Entretien lui-même, l’auteur expose non pas seulement le rapport théologique, mais aussi le rapport philosophique et historique qui existe entre le bien et le mal. Il y a un esprit de vérité ; il y a aussi un esprit de mensonge. La lutte de ces deux puissances résume tout ce que nous savons, tout ce que nous voyons, tout ce que nous faisons. La guerre qui s’exerce par des moyens matériels et avec l’effusion du sang n’est qu’une forme du conflit universel et permanent dans lequel sont engagées les âmes.

Lorsque Soloviev composait ses Entretiens, beaucoup de gens se laissaient aller à espérer que bientôt les nations se mettraient d’accord pour réaliser enfin le désarmement général. L’ère de la paix semblait s’annoncer. Soloviev ne nie pas les apparences, mais il demande qu’on examine ce qui se trouve dessous et derrière. La paix, soit, mais quelle paix ? La bonne ou la mauvaise ? Celle du Christ ou celle de l’es-