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plit que six pages du troisième Entretien. Elle sert de prélude à une série de faits encore plus extraordinaires et qui composent l’avènement de l’...Antéchrist !

Lorsque la conversation s’oriente de ce côté, le Prince tolstoïsant refuse de rien entendre là-dessus. Il proteste avec aigreur et se retire.

Mais les autres se montrent parfaitement disposés à donner leur attention. L’Homme Politique lui-même, qui n’a pas l’ombre de croyance, déclare ne pas vouloir traiter par le mépris un sujet qui intéresse beaucoup de ses compatriotes.

Là-bas, en effet, l’Antéchrist n’est pas le personnage fantastique, la chimère formidable et naïve que ce nom représente à la plupart des Français et, ailleurs aussi, à la plupart des gens. La pensée russe, généralement si chrétienne, a toujours été familiarisée avec l’Antéchrist. Même les libres penseurs ne s’étonnent pas d’entendre parler de lui.

Quant à Soloviev, il ne prend pas de détours pour dire que c’est là un sujet de suprême importance. D’ailleurs, aux yeux d’un croyant, nul doute n’est possible là-dessus. Dans la préface des Trois Entretiens, Soloviev rappelle que les