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naire perdu dans les subtilités de la métaphysique et dans les nuages du symbolisme, savait et comprenait supérieurement ce qui se passait et ce qui se préparait sur la terre. Nous voyons, nous, quel est le rôle et quel est le sort de la Turquie civilisée par l’Allemagne !


Une autre prévision faite à la même date (1899) et à la même place eut, cinq ans plus tard, parmi le peuple russe un retentissement général. Dans le troisième Entretien, Soloviev traite du péril jaune. Il montre d’abord la Corée conquise par le Japon. En 1904, les Russes, si intéressés dans l’événement, se souvinrent que l’apôtre philosophe le leur avait annoncé quand personne d’entre eux ne consentait à y croire ni même à y réfléchir. Alors, dans toute la Russie le nom de Soloviev devint synonyme de prophète. De nouveau, quelques années après, la Russie vit s’avancer le même péril, qui, cette fois, l’atteignait d’une manière directe. On répéta que, décidément, Soloviev avait prophétisé.

Dans le récit anticipé, l’invasion jaune s’étend non seulement à travers l’Asie mais, en outre, sur l’Europe entière ; et cependant elle ne rem-