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examine la situation et calcule les réciproques intérêts des peuples européens. Suivant lui, la tendance générale et inévitable est désormais de régler tous les conflits sans recourir à la guerre.

— Et les affaires d’Orient, les affaires turques, s’arrangeront-elles de la même manière pacifique ? — demande la Dame, qui, évidemment, ne l’espère pas.

L’Homme Politique n’a, là-dessus, aucun doute, pourvu que l’éducation civile européenne de la Turquie soit faite par l’Allemagne.

Soloviev fait observer qu’une telle éducation civile des Turcs, si elle est payée en concessions de chemins de fer et d’autres entreprises industrielles, donnera là-bas aux Allemands une influence avec laquelle la Russie ne pourra plus rivaliser. (Lui-même, dans une note complémentaire, a eu le temps de constater que cette prévision, exposée au mois d’octobre 1899, fut, quelques semaines après, confirmée par la convention germano-turque, au sujet des affaires de l’Asie Mineure et du chemin de fer de Bagdad.) Ses admirateurs ont assurément le droit de faire remarquer ici que le grand philosophe, qu’on représentait souvent comme un vision-