Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée
318
LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
ⅽⅶ
.
l’épaule d’où il est détaché, il faut que le Cheval ne bouge d’une place, l’entraver des deux jambes de devant, & le panser à l’ordinaire, comme j’ay enseigné parlant des playes ; s’il y a bien du creux, servez-vous des eaux d’arquebuzades, dont je donneray la methode, & siringuez deux fois le jour la playe ; & si vous voulez avancer la guerison, traittez vostre Cheval interieurement avec les pilulles de sinabre.


CHAP.
ⅭⅧ.
Poudres pour dessécher les playes des Chevaux.


PRenez de la chaux vive, mettez-la en poudre, & la passez par le tamis : de cette chaux tamisée prenez-en une livre, une livre de miel, mélez le tout ensemble pour en faire comme une pâte, que vous mettrez dans un pot sur un feu modéré, en remuant incessamment pour faire bien dessécher le tout, & comme calciner, en sorte toutefois que la matiere se puisse piler & mettre en poudre fine ; qui fera bien incarner & sécher une playe nette & vermeille. La seule incommodité de cette poudre est qu’en Esté elle attire les mouches. Il y a cent sortes de poudres pour dessécher les playes des Chevaux, les Livres en sont remplis, mais vous n’en trouverez gueres de meilleure que celle-cy pour le temps où il n’y a point de mouches : le charbon pilé, la savatte brûlée, les cendres tamisées, du romarin, ou de la sauge sechées & mises en poudre, & plusieurs autres choses y font aussi tres-propres.

Autres poudres à dessécher les playes.

En tous les endroits où l’on fait des eaux fortes, on peut commodément avoir de la matiere pour faire de la poudre à dessécher les playes, & empécher que la chair ne surmonte, il faut prendre le caput mortuum, qui reste dans les cornuës apres qu’on a tiré les eaux fortes, 1e piler & en mettre sur les playes : il vaut mieux que l’alum brûlé, que le vitriol calciné & autres ; ceux qui font les eaux fortes, jettent ce caput mortuum, ainsi ils le donnent à bon marché ; on en a pour dix fois la charge d’un Crocheteur, & comme les eaux fortes n’ont ôté que ce qu’il y a de plus spirituel & volatille, les sels fixes y restent, qui font l’effet que nous demandons ; on tire de l’eau forte du vitriol, & du salpestre, ou de l’alum de roche & de salpetre ; ce qui reste dans la cornuë de la premiere fait, l’effet du vitriol calciné, ce qui reste dans la seconde,