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PREMIERE PARTIE.

Chap.
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J’ay veu des retraites qui ont esté poussées par le clou qu’on mettoit tout contre, qui ont poussé la corne en dedans contre l’os du petit pied, en sorte que cette corne que la nature a formé rabotteuse, & pleine de petits fillons pour qu’elle se puisse lier & s’attacher avec la chair qui entoure l’os du petit pied ; cette corne qui est poussée en dedans du sabot occupe plus de place qu’elle ne devoit occuper, & meurtrit la chair qui estoit en cét espace ; la chair meurtrie se change en matiere, laquelle est longtemps à s’evacuer, & la partie à se consolider, ainsi le Cheval en boitte long-temps, & ces maux sont tres-longs à guerir. J’ay gardé fort long-temps le sabot d’un Cheval où cela se voyoit clairement, il fut trois mois boiteux d’une retraite, & a servy long- temps ensuite. Estant mort je fis garder son sabot pour reconnoistre la chose, où j’en fus finalement éclaircy.

Je ne vous donneray point icy la description de l’onguent de Villemagne, quoy qu’il soit tres-bon pour tous ces maux ; mais il ne penetre point si bien le fonds d’une playe que l’huile ou le baume. Tous les Livres imprimez depuis peu, ont décrit cét onguent : Voyez la grande Mareschallerie du Sieur d’Epinay sur la fin, mais comme dans cét onguent, il y entre du beaume du Perou, je soutiens que ce seul baume fera plus d’effet pour une encloüeure, ou clou de ruë, que tout l’onguent ensemble : je n’ay pas donné non plus la description de l’onguent Ponpholix, elle est dans la Pharmacopée de Bauderon & dans toutes les autres : les baumes ardens sont meilleurs pour ces maux, que tous les onguens.

L’huile suivante est excellente pour les clous de ruë, chicots, &c.


CHAP.
ⅩⅭⅢ.
Huile de Gabian.

CEtte huile, ou plûtost bithume, vient sur l’eau d’une fontaine qui est près de Beziers en Languedoc ; on la ramasse continuellement, & on la distribue à ceux qui la mettent en usage pour diverses infirmitez : je m’en suis servy pour les encloüeures ; clous de ruë & chicots, & l’ay trouvé excellente ; il la faut appliquer chaude, sans aucune mélange, de la mesme maniere que j’enseigneray, de l’huile de Merveille, continuer l’application ; & si le mal peut estre guery sans dessoler, cette huile le guerira assurément.
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