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est de chanter aux funérailles des parents, de convoquer tes proches, de déchirer les cadavres avec les dents, et de faire des mets de ces lambeaux, qu’ils mêlent à des chairs d’animaux. Quant aux crânes, ils les incrustent d’or et en font des vases à boire. Les Scythotaures immolent les étrangers à leurs dieux. Les Nomades s’occupent de pâturages. Les Géorgiens, placés en Europe, s’adonnent à la culture des champs. Les Axiaques, également en Europe, n’ont pas de prédilection pour les moeurs étrangères, pas de goût prononcé pour leurs propres moeurs. Les Satarches, en proscrivant l’usage de l’or et de l’argent, se sont à jamais affranchis de l’avarice publique. Les coutumes des peuples de la Scythie intérieure ont quelque chose de farouche ils habitent des cavernes ; ils boivent dans des crânes, non pas comme les Essédons, car leurs vases sont faits avec les crânes de leurs ennemis. Ils aiment les combats ; ils boivent le sang des morts, en suçant leurs blessures ; le nombre de ceux qu’ils frappent est un titre n’avoir tué aucun combattant est une honte. En buvant réciproquement leur sang, ils scellent un traité ; ce qui d’ailleurs n’est pas une coutume qui leur soit particulière ils l’ont empruntée aux Mèdes. Dans la guerre qui eut lieu à la quarante-neuvième olympiade, six cent quatre ans après la prise de Troie, entre Alyatte, roi de Lydie, et Astyage, roi des Médes, la paix fut ainsi sanctionnée.

La ville de Dioscorie, en Colchide, fut fondée par Amphitus et Cercius écuyers de Castor et Pollux ; c’est d’eux aussi qu’est sortie la nation des Hénioques. Au delà des Sauromates, habitants de l’Asie, qui donnèrent une retraite à Mithridate, et qui doivent leur origine aux Mèdes, sont les Thalles, qui, à l’est, touchent aux confins de ces peuples. Là est le détroit de la mer Caspienne, dont les eaux décroissent singulièrement en temps de pluie, et croissent pendant les chaleurs. L’Araxe descend des montagnes