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leur état naturel a surtout l’avantage de pouvoir les offrir à la consommation avec toute leur saveur, et sans recourir à de longues préparations. Pour parvenir à cette conservation, malgré le froid, la chaleur, l’air et la lumière[1], qui agissent sur l’organisation des tubercules, il suffit de suspendre cette action, et cela est aisé lorsque l’on a que de petites provisions à préserver ; quelques caisses, quelques tonneaux, faciles à transporter à l’approche des gelées, atteignent ce but. Mais lorsqu’il s’agit de garantir les récoltes d’une exploitation considérable, il faut alors des abris proportionnés, que souvent les bâtimens de la ferme ne peuvent fournir, étant déjà trop resserrés pour les autres services. Dans cet embarras, c’est encore l’observation de la nature qui instruit les hommes du système de conservation qu’ils doivent adopter, en faisant éprouver aux tubercules un sommeil au sein de la terre, pendant lequel ils ne ressentent que faiblement les effets de la température extérieure.

C’est donc en éloignant des pommes de terre ces agens de la vie végétale, qu’il est possible

  1. Les pommes de terre deviennent vertes et âcres lorsqu’elles ne sont pas constamment dans l’obscurité. On doit donc éviter de les laisser trop long-temps dans des lieux éclairés.