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tion du pain et de montrer que les pommes de terre sont une sorte de pain préparé par la nature, et qu’il suffît à l’homme de cuire pour en faire usage [1].

Au surplus, ce qui a été dit précédemment, lorsque l’on a parlé des moyens de modifier et de conserver la pulpe et les différentes parties de la pomme de terre, doit suffire pour apprécier ses nombreuses propriétés alimentaires.

Elle en possède d’autres, et elles vont être indiquées successivement.

  1. On en trouve la preuve consignée dans les Mémoires de la Société royale de médecine, in-40., p. 153, tome 10, année 1789, par M. Tessier, qui rend compte du fait.

    En 1788, une femme veuve avec trois enfans employait cinquante livres de farine par chaque fournée, et elles étaient consommées au bout de dix jours. M. Tessier lui donna deux boisseaux de pommes de terre pesant trente-deux livres, lesquelles, épluchées et cuites, furent réduites à vingt-cinq. Depuis ce moment, elle et ses enfans en mangèrent tantôt cuites sous la cendre, d’autres fois à l’eau et sans apprêts, quelquefois fricassées avec du beurre. Au bout de dix jours, il restait plus d’un dixième de la fournée du pain ; ce qui constata le profit que la consommation des pommes de terre avait opéré. Cette femme prudente n’oublia point la leçon et s’en trouva bien.