Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, I.djvu/476

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le dividende de la banque a varié suivant les variations du taux de l’intérêt qu’elle a reçu à différentes époques, pour l’argent qu’elle avait avancé au gouvernement, ainsi que d’après d’autres circonstances. Le taux de cet intérêt a été successivement réduit de 8 à 3 pour 100. Pendant les dernières années, le dividende de la banque a été à 5 1/2 pour 100[1].

La banque d’Angleterre est aussi solide que le gouvernement lui-même. Il faut que tout ce qu’elle a avancé à l’État soit perdu avant que ses créanciers puissent avoir à craindre la moindre perte. Aucune autre compagnie de banque ne peut être établie en Angleterre par acte du Parlement, ou ne peut être composée de plus de six membres. Elle agit, non-seulement comme une banque ordinaire, mais comme une grande machine de gouvernement. Elle reçoit et paye la majeure partie des annuités qui sont dues aux créanciers de l’État[2], elle met en circulation des billets de l’échiquier, et elle avance au gouvernement le montant annuel de la taxe foncière et de la taxe sur la drêche, qui ne sont ordinairement acquittées que quelques années plus tard. Dans ces différentes opérations, ses engagements envers l’État ont pu quelquefois l’obliger à surcharger la circulation de papier-monnaie, sans qu’on puisse imputer aucune faute à ses directeurs. Elle escompte aussi les lettres de change du commerce, et elle a, en plusieurs occasions différentes, soutenu le crédit des principales maisons, non-seulement d’Angleterre, mais de Hambourg et de Hollande. On dit qu’en 1763, elle avança pour cet objet, en une semaine, 1,600,000 livres, dont une grande partie en lingots. Je ne prétends cependant pas garantir l’exac-

  1. Voici quels ont été les dividendes payés sur le capital de la Banque, de 1767 jusqu’à nos jours ; de 1767 à 1781, 5 1/2 pour 100 annuellement ; de 1781 à 1788, 6 pour 100 ; de 1788 à 1807, 7 pour 100 ; de 1807 à 1823, 10 pour 100 ; et de 1823 jusqu’à nos jours (1838), 8 pour 100. Les sommes payées comme dividendes ne comprennent pas celles qui ont été avancées en certaines occasions comme boni. Ces dernières s’élevèrent, depuis 1799, à 3,783,780 livres sterling en sus de l’augmentation du capital de la Banque en 1816, qui s’éleva à 2,910,600 livres sterling. Mac Culloch.
  2. La somme payée par l’État à la banque d’Angleterre, pour l’administration de la dette publique, s’élevait, avant 1833, environ à 270,000 livres sterling par an ; mais l’acte de renouvellement de la charte (3 et 4, Guillaume IV, ch. 78) ordonna que la Banque déduirait 120,000 livres sterling chaque année sur les sommes qu’elle était autorisée à prélever en raison de cette administration. Mac Culloch.