Page:Smith - Le commerce du coton dans l'Inde, trad Émion, 1863.djvu/87

Cette page n’a pas encore été corrigée

ou l'acre, environ 1,000 livres d'une valeur de 3,000 fr. (120 livres sterling), car la qualité était fort belle. De ces simples faits on peut facilement conclure qu'il y a possibilité d'obtenir de l'Égypte une récolte de coton assez considérable, comparée même à celle de l'Amérique, de 1 ou 2 millions de balles; mais, dans les circonstances actuelles, il ne semble pas que la production puisse dépasser, d'une manière constante, 50 ou 60,000 balles par an.

L'Égypte, au point de vue économique de l'intérieur, ressemble à l'Inde sous plusieurs rapports : les cultivateurs sont Arabes au lieu d'être Hindous, groupés en villages et vivant sous un curieux système d'administration; on tient la terre directement du gouvernement, moyennant payement d'une contribution foncière, qui est très-légère maintenant si on la compare à la valeur des produits. Cependant les pachas, qui sont généralement des membres de la famille royale, possèdent souvent d'immenses terres qui leur ont été concédées par le gouvernement. La plupart de ces pachas sont grands cultivateurs de coton; ce sont eux principalement qui importent les pompes mécaniques, et ils sont les meilleurs fermiers. Les cultivateurs arabes ordinaires sont appelés fellahs, et un grand nombre d'entre eux cultivent de vastes champs; il n'est pas rare de rencontrer des fermiers qui ont 2, 4 ou même 600 cantars de coton à vendre, ce qui serait une assez bonne récolte dans une plantation des États du Sud. Sous ce rapport, ils diffèrent totalement des fermiers indiens qui récoltent de petites quantités et rarement plus de 5 balles chacun. Il est donc beaucoup plus facile, en Égypte que dans l'Inde, de traiter directement avec les fermiers, et plusieurs Européens se sont fixés dans l'intérieur pour acheter le coton des cultivateurs; en outre, les lois sur les contrats sont trèssévères, et les marchés sont fidèlement exécutés par les fellahs. De plus, il n'est pas habituel, en Égypte, de vendre la récolte avant qu'elle soit ramassée, ainsi qu'on le fait généralement dans l'Inde, et cela détruit la source la plus abondante de fraude et de malhonnêteté. Les fellahs d'Égypte sont rusés et avares, ils connaissent parfaitement la valeur de