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elle importerait beaucoup de l'Inde, et les expéditions pour l'Europe pourraient souffrir une réduction d'un tiers.

Nous traiterons, dans notre prochaine lettre, du futur développement de la culture du coton dans l'Inde.

Bombay, 12 février 1863.

Futur développement de la production du coton dans l'Inde

(Troisième lettre)

Monsieur,

La question de l'accroissement probable de la production du coton dans l'Inde, que nous devons discuter dans cette lettre, est, il faut l'avouer, hérissée de difficultés.

Au premier abord, se plaçant au point de vue d'un Anglais, on admettrait avec peine qu'en cas de besoin les ressources de l'Inde ne fussent illimitées. C'est un pays dont la superficie égale la moitié de l'Europe, et peuplé, d'après le dernier recensement, de 180 millions d'habitants. Sur toute l'étendue de ce vaste territoire on peut cultiver le coton, et on le cultive plus ou moins. Or, le travail de 4 millions d'esclaves, dont partie seulement occupés à la culture du coton, a produit, dans les États du Sud de l'Amérique, 4 millions de balles. On peut donc, sans exagération, attendre autant et même le double de l'Inde, alors qu'elle est stimulée par des prix presque fabuleux. Voilà le tableau qu'a envisagé l'esprit public en Angleterre, et qui conserve encore en grande partie son influence. Voyons maintenant jusqu'à