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CHAPITRE XXIV
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DEUXIÈME TRAITÉ
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LA MUSIQUE
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Le duc grand astrologue dit :

Toutes les fois que je lis le livre de Yu (Choen), lorsque j’arrive au passage où il est dit que, si le prince et ses sujets s’entr’aident dans leurs efforts, il y aura le calme dans toute affaire, et que, si les jambes et les bras ne sont pas excellents, toutes choses vont à leur ruine, — je ne peux jamais m’empêcher de verser des larmes[1]. — Le roi Tch’eng fit une ode[2] pour s’infliger à lui-même un avertissement et une réprimande et pour s’attrister des difficultés dont souffrait son royaume. N’est-il pas celui dont on peut dire : saisi de tremblement et plein de crainte, il observa bien (son devoir), et le pratiqua jusqu’au bout ?

Si le sage pratique la vertu, ce n’est pas parce qu’il y est contraint ; lorsqu’il rejette les rites, ce n’est pas par négligence ; quoique restant en repos, il sait penser aux (affaires dès leur) début ; quoique immobile, il sait

  1. Se-ma Ts’ien est ému au souvenir de l’âge d’or célébré par Choen lorsque K’oei fit sa merveilleuse musique (cf. tome I, p. 160-161). Il ouvre son traité sur la musique en rappelant le plus ancien texte où il soit question de cet art et de ses effets.
  2. Cette ode est la quatrième dans la troisième décade des odes sacrificatoires des Tcheou. Cf. Legge, Chinese Classics, vol. IV, p. 599-600.