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et prit le pouvoir ; ce fut le roi Ling[1]. — Le frère cadet du duc King, né de la même mère que lui, le prince Kien, avait été le favori (du duc Hoan, son père)[2] ; il était riche ; on le diffama ; il eut peur d’être mis à mort et se réfugia à Tsin ; il avait mille chars pesamment chargés. Le duc P’ing, de Tsin, lui dit :

— Prince, quand on est riche comme vous l’êtes, pourquoi prendre la fuite ?

Il répondit :

— Le duc de Ts’in agit contrairement à la raison et je craignais d’être mis à mort ; j’attendrai son successeur pour revenir.

La trente-neuvième année (538 av. J.-C.), le roi Ling, de Tch’ou, étant devenu puissant, réunit les seigneurs à Chen’' [3] a et présida l’assemblée. Il mit à mort K’ing Fong[4], du pays de Ts’i.

Le duc King mourut (537 av. J.-C.) après avoir exercé le pouvoir quarante années. Son fils, le duc Ngai, prit le pouvoir. Le prince (Kien)[5] revint à Ts’in.

  1. Après avoir assassiné son prédécesseur, le roi Ling changea son nom personnel qui était Wei et prit celui de K’ien, sous lequel il est mentionné dans le Tch’oen ts’ieou, 13e année du duc Tchao.
  2. Cette addition à la phrase est suggérée par le texte du Tso tchoan, 1e année du duc Tchao, § 4.
  3. Le pays de Chen (cf. tome I, notes 00.158. et 04.407. ) avait été conquis par le royaume de Tch’ou en 688 avant J.-C ; c’est du moins ce que l’on infère d’un passage assez peu explicite du Tso tchoan, 6e année du duc Tchoang. Chen était donc devenu un territoire du pays de Tch’ou. Il en faut chercher l’emplacement au nord de la sous-préfecture de Nan-Yang, préfecture de Nan-yang, province de Ho-nan.
  4. K’ing Fong avait pour appellation Tse-kia. On lira dans le XXXIIe chapitre des Mémoires historiques le rôle qu’il joua lors des troubles qui désolèrent le pays de Ts’i. Cf. Tso tchoan, 28e année du duc Siang, § 6, et 4e année du duc Tchao, § 5.
  5. Cf. même page, lignes 1 et suiv.