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mais quel crime son peuple a-t-il commis ?

Alors (le duc) suivit l’opinion exprimée par Po-li Hi et Kong-suen Tche et se décida à donner du grain (aux gens de Tsin) ; on le transporta sur des bateaux et sur des chars (si nombreux que) depuis Yong[1] jusqu’à Kiang[2] ils s’apercevaient les uns les autres.

La quatorzième année (646 av. J.-C.), Ts’in souffrit de la disette et demanda du grain à Tsin. Le prince de Tsin délibéra sur cette question avec l’assemblée de ses ministres, Kouo Che dit :

— Profitez de sa disette pour l’attaquer ; vous pouvez remporter une grande gloire.

Le prince de Tsin suivit son avis.

La quinzième année (645 av. J.-C.), il mit en marche une armée pour attaquer Ts’in ; le duc Mou leva des soldats ; il chargea P’ei Pao de les commander et il alla en personne combattre (l’armée de Tsin) ; le neuvième mois, au jour jen-siu, il en vint aux mains avec I-ou, duc Hoei de Tsin, dans la localité de Han[3]. Le prince de Tsin s’écarta de son armée pour venir disputer

  1. Cf. note 167. Yong était alors la capitale de Ts’in.
  2. Kiang était en ce temps la capitale de Tsin. Elle était au nord de l’actuelle préfecture secondaire de Kiang et se trouvait à 25 li au sud de la sous-préfectûre de T’ai-p’ing, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si.
  3. Il n’y a pas moins de trois localités différentes qui portent le nom de Han ; les commentateurs les ont souvent confondues entre elles ; le tch’oen ts’ieou ti li k’ao-che (H. T. K. K. , chap. CCLIII, 10e et 24e années du duc Hi) a discuté la question en détail ; voici les conclusions auxquelles il arrive : 1. La localité de Han qui est mentionnée dans ce texte s’appelle aussi Han-yuen ; elle était à l’est du Hoang-ho et devait se trouver dans la région des sous-préfectures de Ho-tsin et de Wan-ts’iuen, préfecture de P’ing-yang, province de Chān-si ; 2. Le petit État féodal de Han, qui fut détruit par l’État de Tsin au temps du roi P’ing (770-720 av. J.-C.), était à l’ouest du Fleuve ; sa capitale était à 18 li au sud de l’actuelle sous-préfecture de Han-tch’eng, préfecture de T’ong-tcheou, province de Chàn-si ; 3. Enfin le Che king (Ta ya, liv. III, ode 7 ; Legge, Chinese Classics, vol. IV, pp. 546-551) mentionne un petit État de Han qui devait être voisin de celui de Yen et qui correspondrait à l’actuelle sous-préfecture de Kou-ngan à 120 li au sud-ouest de Péking.