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de Ou-tche, prince de Ts’i[1] ; Kien-chou me retint et c’est ainsi que je pus éviter les difficultés qui se présentèrent dans le royaume de Ts’i ; puis j’allai dans (le pays des) Tcheou ; le membre de la famille royale des Tcheou, T’oei[2], aimait les bœufs ; comme j’élevais des bœufs, j’entrai en rapports avec lui et T’oei désira m’employer ; Kien-chou me retint ; je partis et je pus ainsi ne pas périr. Lorsque je me mis au service du prince de Yu, Kien-chou me retint ; je savais que le prince de Yu ne suivrait pas mes avis, mais je considérai mon intérêt personnel, mes appointements et mes dignités et je me décidai à rester. Par deux fois j’ai suivi ses conseils et j’ai pu ainsi être à l’abri ; pour une fois que je ne les ai pas suivis, j’ai été enveloppé dans les difficultés du prince de Yu ; voilà comment je sais que cet homme est un sage.

Alors le duc Mou envoya des gens avec des présents considérables chercher Kien-chou et il le nomma grand officier de premier rang.

En automne, le duc Mou se mit en personne à la tête de ses troupes pour attaquer Tsin ; il combattit à Ho-K’iu[3]. Li-ki, du pays de Tsin, fit des troubles ; l’héritier présomptif[4] Chen-cheng mourut à Sin-tch’eng[5] ; Tch’ong-eul et I-ou[6] sortirent du pays et s’enfuirent.

  1. Cf. p.21.
  2. Cf. tome I, pp. 289-290.
  3. Ho-K’iu, ou le contour du Fleuve, est le point où le Hoang-ho change sa direction du nord au sud pour couler de l’ouest vers l’est ; c’est actuellement le lieu où se touchent les trois provinces de Chàn-si, Chān-si et Ho-nan.
  4. L’héritier présomptif du royaume de Tsin.
  5. D’après Wei Tchao, Sin-tch’eng serait un autre nom de K’iu-ou. Cf. note 170, ad fin.
  6. I-ou fut, dans la suite, le duc Hoei de Tsin ; Tch’ong-eul fut le duc Wen. Sur ces événements, cf. Tso-tchoan, 9e année du duc Hi.