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KAO-TSOU

de Ts’i était son frère aîné, l’avait fait asseoir à la place d’honneur comme le veulent les rites de la famille. L’impératrice-douairière s’en irrita ; elle ordonna donc qu’on remplît deux tasses de poison et qu’on les plaçât devant elle ; elle invita le roi de Ts’i à se lever et à porter un toast ; le roi de Ts’i se leva ; Hiao-hoei se leva aussi et prit une des tasses pour porter le toast en même temps que lui ; l’impératrice-douairière eut peur ; elle se leva elle-même et renversa la tasse de Hiao-hoei ; le roi de Ts’i, trouvant la chose étrange, n’osa pas boire ; il simula l’ivresse et se retira. Il questionna des gens et apprit qu’on avait voulu l’empoisonner ; saisi de crainte, il pensait qu’il ne pourrait plus s’échapper de Tch’ang-ngan et il s’affligeait ; Che, nei-che de Ts’i[1], donna ce conseil au roi :

— L’impératrice-douairière n’a d’autres enfants que Hiao-hoei et la princesse Yuen de Lou. Maintenant, Votre Altesse possède plus de soixante-dix villes, tandis que la princesse n’a le revenu que de quelques villes ; si Votre Altesse veut bien offrir à l’impératrice-douairière une commanderie pour en faire un apanage de la princesse, l’impératrice-douairière ne manquera pas d’être contente et vous n’aurez aucun mal.

Le roi de Ts’i offrit donc la commanderie de Tch’eng-yang[2] et honora la princesse du titre de reine douairière. L’impératrice Lu fut satisfaite (de cette offre) et l’accepta ; on organisa donc un banquet dans le palais

  1. Che était le nom personnel de ce personnage ; nei-che est Ie nom de la fonction qu’il remplissait auprès du roi Ts’i (T’ong kien tsi lan, chap. XIII, p. 28 r°).
  2. Le centre de cette commanderie se trouvait sur le territoire de la préfecture secondaire de Lu, préfecture de I-tcheou, province de Chan-tong.