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de) Yen, Tchao, Ts’i, Tch’ou, Han et Wei s’étaient tous nommes rois ; à partir des passes, du côté de l’est, la plus grande partie du pays s’était entièrement révoltée contre les officiers de Ts’in et faisait cause commune avec les seigneurs ; les seigneurs s’étaient tous mis à la tête de leurs troupes et marchaient vers l’ouest ; le gouverneur de P’ei[1], ayant sous ses ordres plusieurs myriades d’hommes, avait exterminé (les défenseurs de) la passe Ou[2] et avait envoyé des émissaires faire des ouvertures à (Tchao) Kao. (Tchao) Kao eut peur qu’Eul-che ne se mît en colère et que le dernier supplice ne l’atteignît lui-même ; il prétexta alors une maladie et ne vint plus à la cour. Eul-che rêva qu’un tigre blanc mordait le cheval de gauche de son attelage et le tuait ; il en conçut de la tristesse ; étonné de ce prodige, il demanda l’explication de ce songe : le devin lui répondit :

— La rivière King[3] est la cause du mal.

Eul-che se purifia donc dans le palais Wang-i[4] afin de sacrifier à (la rivière) King ; il fit jeter dans l’eau quatre chevaux blancs. Il envoya un messager exprimer son mécontentement et ses reproches à (Tchao) Kao au sujet de l’affaire des brigands. (Tchao) Kao eut peur : il tint secrètement conseil avec son gendre Yen Yue, préfet de Hien-yang, et avec son frère cadet Tchao Tch’eng et leur dit :

— L’empereur n’a pas écouté de remontrances ; maintenant que la situation est critique, il veut en rejeter la faute sur notre famille. Je désire faire un autre empereur et

  1. C’était le titre que portait alors Lieou Pang qui devait être le fondateur de la dynastie Han et dont le nom de temple est Kao-tsou.
  2. Cf. note 296.
  3. Cf. tome I, note 02.207. ad fin.
  4. Ce palais se trouvait au sud-est de la sous-préfecture de King-yang, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.