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(Tchao) Kao envoya des gens à sa poursuite, mais ils ne l’atteignirent pas ; Hia vint dire à (Tchang) Han :

Tchao Kao est tout-puissant au palais ; que vous soyez vainqueur, général, ou que vous soyez vaincu, dans l’un et l’autre cas vous serez mis à mort.

Hiang Yu attaqua avec vigueur l’armée de Ts’in et fit prisonnier Wang Li[1]. Alors (Tchang) Han et ses collègues se soumirent avec leurs soldats aux seigneurs.

Le huitième mois, au jour ki-hai (27 septembre 207 av. J.-C.), Tchao Kao qui projetait de se révolter, mais qui craignait que tous les officiers ne lui obéissent pas, institua au préalable une épreuve : il prit un cerf qu’il présenta à Eul-che en disant :

— C’est un cheval.

Eul-che répondit en riant :

— Conseiller, vous êtes dans l’erreur ; vous faites un cheval de ce qui s’appelle un cerf.

On interrogea les assistants ; les uns gardèrent le silence et les autres dirent que c’était un cheval, afin de complaire à Tchao Kao ; quelques-uns avaient dit que c’était un cerf ; (Tchao) Kao atteignit donc secrètement au moyen des lois tous ceux qui avaient dit que c’était un cerf. A la suite de cela, les officiers redoutèrent tous (Tchao) Kao.

Auparavant, (Tchao) Kao avait souvent dit que les brigands de l’est des passes ne pourraient rien faire. Cependant Hiang Yu avait fait prisonniers le général de Ts’in, Wang Li, et les siens sous les murs de Kiu-lou ; avant cela, l’armée de Tchang Han et de ses collègues avait souvent reculé et des suppliques avaient été envoyées à l’empereur pour demander des renforts ; (les princes

  1. Wang Li, qui commandait les troupes de Ts’in, était petit-fils du général Wang Tsien.