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l’empereur mon prédécesseur et en second lieu vous n’avez pas employé pour moi toute votre fidélité et toutes vos forces[1]. Comment resteriez-vous en charge ?

Il déféra (Fong) Kiu-tsi, (Li) Se et (Fong) Kie aux tribunaux en les accusant d’autres crimes. (Fong) K’iu-tsi et (Fong) Kie dirent :

— Des généraux et des conseillers ne se laissent pas déshonorer.

Ils se tuèrent. (Li) Se resta jusqu’au bout en prison ; il subit les cinq supplices[2]. La troisième année (207 av. J.-C.), Tchang Han et ses collègues, à la tête de leurs soldats, assiégèrent Kiu-lou. Hiang Yu, général en chef (de Tch’ou), vint, à la tête des soldats de Tch’ou, secourir Kiu-lou. En hiver, Tchao Kao fut nommé grand conseiller. Il fit instruire malgré tout le procès de Li Se et le mit à mort. — En été, Tchang Han et les siens avaient plusieurs fois reculé après avoir combattu ; Eul-che envoya un messager lui faire des reproches ; (Tchang) Han eut peur et chargea le tchang-che Hin d’aller demander des instructions ; Tchao Kao refusa de le recevoir et en outre témoigna de la défiance ; Hin, saisi de crainte, s’enfuit ;

  1. C’est-à-dire : en premier lieu, vous êtes coupables envers Ts’in Che-hoang-ti ; en second lieu, vous êtes coupables envers moi. — La phrase : « Vous êtes dans l’impossibilité de rendre compte de votre conduite à l’égard de l’empereur mon prédécesseur » suppose la croyance que Li Se et ses collègues seront appelés après leur mort à se justifier aaprès de l’ombre de Ts’in Che-hoang-ti : cette idée est exprimée plus nettement encore dans un autre passage des Mémoires historiques (cf. chap. IX, p. 2 r°).
  2. D’après les lois de Ts’in, dit le commentaire du T’ong kien tsi lan (chap. XI, p. 23 r°), celui qui était condamné à périr avec ses parents aux trois degrés (cf. note 05.152), on commençait par le marquer ; on lui coupait le nez ; on lui coupait les deux pieds ; on le faisait périr sous les coups ; on exposait sa tête et on étalait ses os et sa chair sur la place publique. C’est ce qu’on appelait subir tous les cinq supplices. — Cf. Mémoires historiques, chap. LXXXVII.