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toujours dans ses appartements réservés et décida toutes les affaires avec (Tchao) Kao ; à partir de ce moment, les ducs du palais et les hauts dignitaires ne furent plus que rarement reçus en audience.

Les brigands devinrent encore plus nombreux et on ne cessait pas d’envoyer des soldats de l’intérieur des passes combattre les brigands du côté de l’est. Le grand conseiller de droite (Fong) K’iu-tsi, le grand conseiller de gauche (Li) Se et le général Fong Kie, adressèrent à l’empereur des remontrances en ces termes :

« Les bandes de brigands à l’est des passes se soulèvent en nombre de plus en plus grand ; Ts’in a envoyé pour les exterminer des soldats qui en ont tué et détruit un très grand nombre. Cependant le mouvement ne s’arrête pas. Si les brigands se multiplient, c’est parce que tous sont excédés d’être occupés à tenir garnison et à travailler aux transports par eau et par terre, et parce que les impôts et les taxes sont élevés. Noue vous demandons de faire cesser les travaux du palais Ngo-pang et de diminuer les garnisons et les transports sur les quatre frontières.

Eul-che répondit : — J’ai appris que Han-tse[1] avait dit :

« Yao et Choen avaient (sur les toits de leurs

  1. On se rappelle que Han Fei-tse avait été mis mort à l’instigation de Li Se (cf. p. 117). Il y a donc quelque ironie dans la réponse d’Eul Che-hoang-ti à Li Se ; ce dernier engageait son souverain à restreindre ses dépenses ; Eul Che-hoang-ti lui fait remarquer que c’est précisément l’opinion que soutenait son ancien adversaire Han Fei-tse ; il la condamne d’ailleurs en déclarant que si la vie de l’empereur devait être plus pénible que celle des autres hommes, il ne vaudrait pas la peine de régner. — Je n’ai pas retrouvé cette citation dans les œuvres de Han Fei-tse ; d’autre part, elle est rapportée par plusieurs auteurs à -tse et est reproduite dans les fragments publiés à la suite du livre de cet auteur (chap. XV, p. 24 v°).