Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/217

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Le prince Tsiang-lu et ses deux frères étaient emprisonnés dans le palais intérieur ; quand on statua sur leurs crimes, ils étaient les seuls qui subsistassent. Eul-che envoya un messager porter cet ordre à Tsiang-lu : « Prince, vous ne vous êtes pas conduit comme un sujet ; votre crime mérite la mort. Mes officiers vous appliqueront la loi.

Tsiang-lu dit :

— Dans les cérémonies de la cour, je ne me suis jamais permis de ne pas me conduire comme un hôte et un aide ; dans les fonctions au palais[1], je ne me suis jamais permis de manquer à mon devoir ; soit que j’aie reçu des ordres, soit que j’aie répondu, je ne me suis jamais permis un manquement dans mes paroles. Comment peut-on dire que je ne me suis pas conduit comme un sujet ? Je demande à être informé de mon crime avant de mourir.

Le messager lui répondit :

— Je n’ai pas le droit de discuter avec vous ; j’ai reçu un ordre écrit et je m’y conforme.

Tsiang-lu leva alors les yeux vers le ciel et invoqua par trois fois le Ciel à haute voix, en disant :

— O Ciel ! Je suis innocent.

Les trois frères versaient tous des larmes ; ils tirèrent leurs épées et se tuèrent. Le clan impérial fut frappé de terreur ; les ministres qui se permirent des remontrances furent considérés comme coupables de calomnies inconsidérées ; les principaux officiers, afin

  1. L’expression [] ne désigne pas le temple ancestral, mais le palais.