Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/216

Cette page n’a pas encore été corrigée

circonstances présentes, (les lois de) la paix ne sont plus la règle, mais tout se décide par la force guerrière. Je désire que Votre Majesté s’empresse de se conformer aux circonstances, qu’elle n’ait pas d’hésitation et surtout que les ministres rassemblés ne soient pas appelés à délibérer (sur cette question). Un souverain éclairé recueille et élève le peuple délaissé ; les humbles, ils les ennoblit ; les pauvres, ils les enrichit ; les éloignés, il les rapproche ; alors le haut et le bas sont unis et le royaume est paisible.

Eul-che dit :

— Cela est fort bien.

Alors il se mit à exterminer les principaux ministres ainsi que les membres des familles princières ; les petits fonctionnaires qui les approchaient furent impliqués dans l’accusation criminelle ; parmi les trois catégories de lang[1], il n’y eut personne qui pût rester sauf ; six princes eurent leurs cadavres exposés à Tou[2].

  1. Le mot [] est, dans l’administration chinoise de l’époque des Han, un terme assez général qui s’applique à divers fonctionnaires d’ordre inférieur. Aussi les commentateurs ne sont-ils pas d’accord sur ce qu’il faut entendre par les trois catégories de lang ; selon Se-ma-Tcheng, ce sont les tchong-lang, les wai-lang et les san-lang. Tchang Cheou-tsie remplace les tchong-lang par les i-lang ; il propose en outre une autre liste qui comprendrait les lang-tchong, les kiu-lang et les hou-lang.
  2. Tou était aussi appelé Tou-ling ; cette localité était au sud-est de la sous-préfecture de Hien-ning, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si. — Dans la biographie de Li Se (Mémoires historiques, chap. LXXXVII, p. 5 v°) on trouve un discours de Tchao Kao assez différent de celui qu’on vient de lire ; à la suite de ce discours il est dit : Douze princes furent mis à mort sur la place publique ; douze princesses furent mises en pièces à Tou. Ces nombres sont ceux qu’ont adaptés le T’ong kien kang mou et le T’ong kien tsi lan.