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Alors Eul-che suivit les avis de Tchao Kao et multiplia les lois et les ordonnances ; il tint une délibération secrète avec Tchao Kao et lui dit :

— Les principaux ministres ne me sont pas soumis ; les fonctionnaires et les officiers sont encore puissants ; enfin les membres de la noblesse me sont hostiles. Que faut-il faire ?

(Tchao) Kao dit :

— Votre sujet avait la ferme intention de vous parler à ce sujet, mais ne l’avait point encore osé. Les principaux ministres de l’empereur votre prédécesseur sont tous des hommes dont la réputation et la noblesse remontent à plusieurs générations ; ils ont des titres de gloire accumulés qu’ils se transmettent de génération en génération. Or, moi (Tchao) Kao, j’étais petit et méprisé ; la faveur de Votre Majesté m’a élevé, je me trouve maintenant dans un poste élevé et je dirige les affaires les plus importantes. Les principaux ministres en sont fort mécontents ; ce n’est que de visage qu’ils obéissent et se comportent en sujets ; mais dans la réalité, leur cœur n’est pas soumis. Maintenant, les édits que promulgue Votre Majesté ne sont pas appropriés à cet état de choses ; mettez en accusation tous les préfets et commandants des commanderies et des préfectures qui sont coupables et faites-les tous périr ; en premier lieu, vous ferez trembler sous votre prestige tout l’empire ; en second lieu, vous vous débarrasserez de ce que le peuple ne peut supporter[1]. Dans les

  1. L’édition de K’ien-long donne la leçon []. L’expression [] signifie les êtres verdoyants, c’est-à-dire nombreux comme une végétation abondante, c’est-à-dire encore « le peuple ». Le Che ki luen wen écrit [] ; cette leçon présente aussi un sens admissible qui est : « en second lieu, vous vous débarrasserez de ce qui empêche la vie du souverain d’être calme. »