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de la graisse de jen-yu[1] des torches qu’on avait calculé ne pouvoir s’éteindre de longtemps. Eul-che dit :

— Il ne faut pas que celles des femmes de l’empereur décédé qui n’ont pas eu de fils soient mises en liberté.

Il ordonna que toutes le suivissent dans la mort ; ceux qui furent mis à mort furent très nombreux. Quand le cercueil eut été descendu, quelqu’un dit que les ouvriers et les artisans qui avaient fabriqué les machines et caché les trésors savaient tout ce qui en était et que la grande valeur de ce qui avait été enfoui serait donc divulguée ; quand les funérailles furent terminées et qu’on eut dissimulé et bouché la voie centrale[2] qui menait à la sépulture, on fit tomber la porte à l’entrée extérieure de cette voie et on enferma tous ceux qui avaient été employés comme ouvriers ou artisans à cacher (les trésors) ; ils ne purent pas ressortir. On planta des herbes et des plantes pour que (la tombe) eût l’aspect d’une montagne.

La première année de son règne (209 av. J.-C.), Eul Che-hoang-ti avait vingt et un ans. Tchou Kao était lang-tchong-ling et était écouté (de l’empereur) dans l’exercice de sa charge ; il fit rendre à Eul-che un édit prescrivant qu’on augmentât le nombre des victimes au temple funéraire[3] de Che-hoang, ainsi que les rites des

  1. La description que font les commentateurs de ce prétendu poisson-homme prouve clairement que cette expression désigne le phoque.
  2. Sien ; c’est la voie souterraine qui mène à la tombe ; quand on eut fermé cette voie à l’extrémité qui donnait accès à la sépulture elle-même, on fit tomber la porte de l’extrémité qui bouchait à l’air libre et tous les ouvriers se trouvèrent pris dans le boyau fermé aux deux bouts et y périrent. — Sur ce sens du mot sien, cf. note 316 ad fin.
  3. Dans l’expression [ab], le mot [a] désigne la petite chambre retirée dans laquelle on déposait la tablette funéraire lorsqu’on ne lui sacrifiait pas.