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Cha-k’ieou[1]. Le conseiller (Li) Se, considérant que l’empereur était mort loin de la capitale et craignant que les princes et l’empire ne fissent une révolution, tint la chose secrète et n’annonça pas le décès. Le cercueil fut placé dans une voiture de repos[2]. L’eunuque qui avait été le préféré du mort était avec lui dans le char ; partout où on arrivait, on apportait la nourriture de l’empereur et les divers fonctionnaires lui présentaient leurs requêtes comme par le passé ; l’eunuque, parlant de dedans la voiture de repos, approuvait aussitôt leurs requêtes. Il n’y avait que Hou-hai, fils (de l’empereur), Tchao kao et cinq ou six eunuques préférés qui savaient que le souverain était mort. Tchao Kao avait autrefois enseigné à Hou-hai l’écriture et ce qui concerne les codes et les lois ; Hou-hai le favorisait secrètement ; alors (Tchao) Kao, le prince Hou-hai et le conseiller (Li) Se complotèrent secrètement de détruire la lettre que Che-hoang avait scellée pour qu’elle fût remise au prince Fou-sou, et de prétendre au contraire que le conseiller (Li) Se avait reçu de Che-hoang à Cha-k’ieou un décret testamentaire, par lequel Hou-hai était nommé héritier présomptif ; en outre ils forgèrent une lettre qu’ils envoyèrent au prince Fou-sou et à Mong-t’ien pour leur reprocher leurs crimes[3]

  1. Cf. tome I, note 03.206. .
  2. Le commentaire du T’ong kien tsi lan (chap. XI, p. 10 r°) explique de la manière suivante l’expression [] : c’était une voiture de repos ; elle avait des fenêtres ; en les fermant, on avait chaud : en les ouvrant, on avait frais.
  3. Proprement : leur faire l’énumération de leurs crimes. Nous trouverons fréquemment le mot [] dans ce sens de « énumérer » les fautes et par suite les « reprocher ».