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pour prendre le gros poisson ; lui-même, armé de l’arbalète qui tire plusieurs flèches de suite, attendit que le grand poisson sortit afin de tirer sur lui ; il alla de Lang-ya jusqu’à la montagne Yong-tch’eng[1] sans rien voir ; arrivé au Tche-feou[2], il aperçut un grand poisson ; il tira et tua un poisson ; puis il longea le bord de la mer. Lorsqu’il arriva dans l’ouest au gué de P’ing-yuen[3], il tomba malade ; Che-hoang n’aimait pas qu’on parlât de la mort ; parmi ses sujets personne n’osa l’entretenir de sujets funèbres. L’empereur devint de plus en plus malade ; il fit alors une lettre scellée qui devait être remise à son fils Fou-sou[4] et dans laquelle il lui disait :

« Rendez-vous à Hien-yang avec mon cortège mortuaire et enterrez-moi là.

La lettre étant terminée, elle fut confiée au bureau chargé de la transmission des brevets et ordres scellés, (bureau qui dépendait) de Tchao Kao, chef des attelages du palais ; elle n’avait pas encore été remise à un messager lorsqu’au septième mois, le jour ping-yn[5], Che-hoang mourut sur la terrasse P’ing à

  1. Cette montagne se trouvait dans la préfecture de Lai-tcheou, province de Chan-tong.
  2. Cf. note 259.
  3. Aujourd’hui, sous-préfecture de P’ing-yuen, préfecture de Tsi-nan, province de Chan-tong.
  4. On se rappelle que Fou-sou, fils aîné de l’empereur, avait été envoyé en disgrâce auprès du général Mong-t’ien qui construisait alors la Grande Muraille. Cf. p. 182.
  5. D’après le tableau chronologique que j’ai dressé (Toung pao, vol. VII, p. 23), le premier jour du septième mois de la 37e année de Ts’in Che-hoang-ti aurait été le jour ping-tse, qui est le 13e du cycle et qui correspond au 22 juillet 210. Le jour ping-yn, troisième du cycle, a donc pu se trouver compris dans ce mois. Il est très probable que l’indication du jour est ici erronée, car elle ne se laisse pas concilier avec le fait que le quatrième jour du dixième mois de cette même année avait été le jour koei-tch’eou, cinquantième du cycle. Cf. note 386.