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complet. Che-hoang resta silencieux pendant un fort long temps, puis il dit :

— La prescience d’un génie des montagnes ne s’étend certainement pas au delà des événements d’une année[1].

Quand il se fut retiré dans son particulier il dit :

— Le dragon-ancêtre, c’est le chef des hommes[2].

Il chargea le comité des enquêteurs impériaux d’examiner l’anneau ; c’était celui qu’il avait jeté dans l’eau en traversant le Kiang, lors du voyage qu’il avait fait la vingt-huitième année (219 av. J.-C.). Alors Che-hoang consulta les sorts à ce sujet ; les diagrammes répondirent que voyager et déplacer étaient favorables. Il transporta (donc) trente mille familles à Pei-ho et à Yu-tchong[3] et leur conféra un degré dans la hiérarchie[4].

La trente-septième année, au dixième mois, au jour koei-tch’eou (1er novembre 211)[5], Che-hoang partit en voyage ; le conseiller de gauche (Li) Se, l’accompagna ;

  1. C’est-à-dire que le malheur annoncé par un tel dieu doit arriver dans l’année.
  2. Le dragon [] symbolise le souverain. Le dragon-ancêtre est donc une expression qui peut être considérée comme l’équivalent de Che-hoang.
  3. Tchang Cheou-tsie dit que Pei-ho correspond à l’arrondissement de Cheng et que Yu-tchong correspond à la sous-préfecture de Yu-lin, dans ce même arrondissement de Cheng. Cet arrondissement est aujourd’hui le territoire qui est assigné à la bannière postérieure de l’aile de gauche des Mongols Ordos, à l’intérieur et à l’est de la grande boucle formée par le Hoang-ho au nord du Chàn-si.
  4. Cf. note 242.
  5. La trente-septième année de Tsin Che-hoang-ti correspond en gros à l’année 210 av. J.-C. ; mais le dixième et le onzième mois se trouvent encore compris dans l’année 211. Les concordances entre les dates chinoises et les dates européennes de l’an 238 à l’an 87 avant J.-C. sont fournies par le tableau que j’ai publié dans le T’oung pao, vol. VII, pp. 20-36.