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il ordonna que, dans un rayon de deux cents li aux environs de Hien-yang, les deux cent soixante-dix palais[1] qui s’y trouvaient fussent mis en communication entre eux par des chemins couverts et par des chemins bordés de murs ; des tentures, des rideaux, des cloches, des tambours, de belles femmes les remplissaient et avaient leurs places respectives ; on ne les transportait point (d’un palais à l’autre). Lorsque l’empereur favorisait de sa venue quelque endroit, si quelqu’un disait où il se trouvait, son crime était digne de mort. Che-hoang-ti alla dans le palais de la montagne Leang[2] ; du haut de la montagne il vit que les chars et les cavaliers du conseiller étaient fort nombreux et il ne l’approuva pas ; parmi les gens du palais, il se trouva quelqu’un pour le rapporter au conseiller qui, à la suite de cela, diminua le nombre de ses chars et de ses cavaliers. Che-hoang se mit en colère et dit :

— Cela vient de ce qu’une des personnes du palais a divulgué mes paroles.

Il fit subir un interrogatoire, mais personne n’avoua ; dans cette circonstance, il ordonna d’arrêter tous ceux qui avaient été auprès de lui en ce temps et les fit tous périr : à partir de ce moment, personne ne sut où il était quand il se déplaçait.

Quand il s’occupait des affaires, il ne remettait à ses officiers que des affaires décidées ; tout se réglait dans le palais de Hien-yang. Maître Heou[3] et maître Lou

  1. [] désigne les piliers ou observatoires qui étaient placés en avant des portes du palais ; cf. note 05.331. . Mais, dans l’expression ce mot paraît avoir perdu sa signification propre. Kong-koan, « les palais et les observatoires », signifie simplement l’ensemble des constructions qui constituent les palais.
  2. Ce palais était au nord-ouest de la sous-préfecture de Yong-cheou, préfecture secondaire de K’ien, province de Chàn-si.
  3. Ce maître Heou était originaire du pays de Han.