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ont toujours été introuvables ; il semble[1] qu’il y a quelque être qui les gêne. Dans les règles magiques[2] (il est dit) : Le Maître des hommes prend parfois l’incognito afin d’éviter les mauvais génies ; les mauvais génies étant évités, l’Homme Véritable vient[3]. Si l’endroit où demeure le Maître des hommes est connu de ses sujets, cela gêne les dieux. L’Homme Véritable entre dans l’eau sans se mouiller ; il entre dans le feu sans se brûler ; il monte sur les nuages et les vapeurs ; il est aussi éternel que le ciel et la terre. Maintenant Votre Majesté gouverne l’empire sans avoir encore pu prendre le moindre repos. Nous désirons que Votre Majesté ne permette à aucun homme de savoir dans quel palais elle se trouve ; dès lors la drogue de l’immortalité pourra peut-être être obtenue.

Alors Che-hoang dit :

— J’imiterai les hommes véritables.

En parlant de lui-même, il s’appela « l’homme véritable » et ne dit pas tchen[4]. Puis

  1. Le sens [css : sembler] que je donne ici au mot [] se justifie par les exemples suivants : § dans le Kouo yu, section Ou yu, chap. XIX, p. 11 r°, on lit : « J’ai vu à la mine du roi de Ou qu’il semblait avoir une grande tristesse. § De même dans les élégies de Tch’ou, on lit : « il paraît pouvoir remplir cette charge.
  2. Le sens de règle magique que j’attribue au mot [] se retrouve dans l’expression bien connue ; cette expression sert de titre, dans plusieurs des histoires canoniques, au chapitre ou il est traité des hommes qui ont possédé des connaissances magiques, comme les taoïstes et les bouddhistes.
  3. Le Che ki luen wen met le point avant le mot [] ; mais l’édition de Tch’en Ouo-long place le point après ce mot ; c’est cette dernière lecture que j’ai suivie, la première me paraissant ne présenter aucun sens.
  4. Sur ce pronom tchen qui était réservé à l’empereur, cf. note 209.