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Dans leurs propos, (les lettrés) parlent[1] tous de l’antiquité afin de dénigrer le temps présent ; ils colorent des faussetés afin de mettre la confusion dans ce qui est réel : ces hommes font valoir l’excellence de ce qu’ils ont appris dans leur études privées afin de dénigrer ce qu’a institué Votre Majesté. Maintenant que le souverain empereur possède l’empire dans son ensemble, qu’il a distingué le noir du blanc et qu’il a imposé l’unité, ils mettent en honneur leurs études privées et tiennent des conciliabules. Ces hommes qui condamnent les lois et les instructions, dès qu’ils apprennent qu’un édit a été rendu, s’empressent de le discuter chacun d’après ses propres principes ; lorsqu’ils sont à la cour, ils désapprouvent dans leur for intérieur ; lorsqu’ils en sont sortis, ils délibèrent dans les rues ; louer le souverain, ils estiment que c’est (chercher) la réputation ; s’attacher à des principes extraordinaires, ils pensent que c’est le plus haut mérite ; ils entraînent le bas peuple à forger des calomnies. Les choses étant ainsi, si on ne s’y oppose pas, alors en haut la situation du souverain s’abaissera, tandis qu’en bas les associations se fortifieront. Il est utile de porter une défense. Votre sujet propose que les histoires officielles, à l’exception des Mémoires de Ts’in[2], soient toutes brûlées ; sauf les personnes qui ont la charge de lettrés au vaste savoir[3], ceux qui dans l’empire se permettent de cacher le Che (king), le Chou (king), ou les discours des Cent écoles, devront tous aller auprès des autorités locales civiles et militaires pour

  1. Je rapporte cette phrase au temps présent et ne suis pas d’accord avec M. Legge (cf. Chinese Classics, tome I, Prolégomènes, p. 8).
  2. Cette exception mérite d’être remarquée.
  3. Même observation qu’à la note précédente.