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tous les vagabonds invétérés, les fainéants[1] et les boutiquiers conquérir le territoire des Lou-leang[2] ; il en fit les commanderies de Koei-lin, de Siang et de Nan-hai[3] ; il se servit de ceux qui avaient encouru des blâmes pour les bannir là en garnison. Au nord-ouest, il repoussa les Hiong-nou ; à partir de Yu-tchong[4], il longea le fleuve vers l’est et le raccorda aux montagnes Yn[5] ; il fit de ce territoire trente-quatre préfectures[6]. Il construisit un mur au bord du fleuve pour servir de barrière. En outre, il chargea Mong T’ien de traverser le fleuve, de s’emparer de Kao-k’iue, de T’ao-Chan et de Pei-kia[7] et d’y construire des forteresses afin de

  1. Ngao siu, proprement : « les gendres parasites » ; cette expression désigne les maris qui vivent chez leurs femmes aux dépens de leur beau-père ; ce sont donc les fainéants. On retrouve cette expression au chapitre CXXVI, p. 1 r°, des Mémoires historiques.
  2. Lou-leang désigne ici le Nan-yue, c’est-à-dire le Koang-long. Lou-leang était un surnom qu’on donnait au gens du sud, parce que, dit Tchang Cheou tsie, ils vivaient sur les plateaux des montagnes (chan lou) et parce qu’ils étaient d’un naturel pillard (hiang leang) ; cette expression signifierait donc « les brigands du haut pays ».
  3. Le Koei-lin correspond en gros au Koang-si ; la commanderie de Siang, au Tonkin ; et celle de Nan-hai, au Koang-tong.
  4. Yu-tchong correspond à la préfecture de Lan-tcheou province de Kan-sou. (errata d’Éd. Chav. : cette note est inexacte et doit être corrigée par la note 384).
  5. Cf. note 232. Sous le nom de Yn-chan, c’est la partie occidentale de cette chaîne de montagnes qui est ici désignée ; c’est celle qui délimite au sud le territoire des Ordos et que longe aujourd’hui encore la Grande Muraille.
  6. Le T’ong kien kang mou dit quarante-quatre préfectures.
  7. Kao-K’iue « les hauts piliers » ; ce nom désigne deux montagnes, au nord du pays des Ordos, qui se dressaient l’une en face de l’autre comme les deux piliers d’une porte. — Le territoire de Pei-kia devait être à cheval sur le Hoang-ho tout au sommet de la grande boucle que ce cours d’eau décrit dans la province de Chàn-si ; la sous-préfecture de Ho-mou, au temps des T’ang, occupait le même emplacement. — T’ao-chan était sans doute dans le voisinage de ces localités.