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demandé qu’on gravât cette pierre,

afin de transmettre et de manifester un modèle et une règle[1].


Puis (l’empereur) envoya Han-tchong, Heou-kong et maître Che à la recherche des immortels et de la drogue qui empêche de mourir.

Che-hoang parcourut la frontière du nord et revint en passant par la commanderie de Chang. Maître Lou, originaire de Yen, avait été envoyé sur mer ; à son retour, il prétexta quelque affaire des mânes et des dieux et en profita pour présenter un livre de Lou-t’ou[2] où il était dit : « Ce qui perdra Ts’in, c’est Hou[3]. Alors Che-hoang envoya le général Mong T’ien, à la tête de trois cent mille soldats, attaquer les Hou sur la frontière du nord ; il s’empara du territoire au sud du fleuve.

La trente-troisième année (214 av. J.-C.), il envoya

  1. Les rimes sont au chang-cheng de la cinquième catégorie. Il est à remarquer que dans le système de Toan Yu-ts’ai, le mot [] appartient à la onzième catégorie ; c’est ici le seul cas où ce système ne soit pas d’accord sur la versification des inscriptions de Ts’in Che-hoang-ti.
  2. Le Chen sien tchoan cité par le P’ei wen yun fou, à l’expression [], dit : « Lao-tse avait pour nom personnel Eul et pour appellation Po-yang ; au temps de l’empereur K’ou, c’était le sage Lou-t’ou. Ainsi, le livre de Lou-t’ou était un écrit attribué à un immortel taoïste dont Lao-tse est une des incarnations.
  3. Cette prédiction donnait à entendre que celui qui perdrait la dynastie Ts’in ce serait Hou-hai, le second fils de Ts’in Che-hoang-ti et le futur Eul Che-hoang-ti. Mais l’Empereur comprit que le danger viendrait du côté des Hou, c’est-à-dire des barbares du nord.